La rade

Jusqu'en 1930, ce quartier est le centre administratif de la commune, avec 4 hôtels, la poste, la gendarmerie, la gare du chemin de fer et les quais animés par les caboteurs et les bateaux goémoniers. La situation a changé en 1930 avec le recentrage des équipements dans le bourg, la construction de la mairie en 1934 et celle de la nouvelle route de la Corniche.

Le déclin du cabotage et la faiblesse de l'activité de pêche eurent pour effet de commencer les aménagements des front de mer de Trestrignel et de Trestraou, grâce au tourisme et au renforcement de la vocation balnéaire de la commune. 

Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le quartier de la rade était traversé dans toute sa longueur par le chemin de grande communication n° 11, de Perros-Guirec à Lorient, qui, venant de Lannion, aboutissait au bourg de Perros-Guirec après la montée de Landerval. On peut remarquer à flanc de coteau, du côté est de la rade, les bâtiments (ou leurs vestiges), témoins des trois seigneuries florissantes jusqu'au 18ème siècle : le manoir de Pont-Guennec, à l'entrée de la rade (daté de 1473), Crec'h-Guégan (construction aujourd'hui cachée dans le "Bois d'Amour"), où se trouve édifié la maison-phare du Colombier (au-dessus du colombier) et la salle aux Chevaliers, entre le hameau de Landerval et le port.

A cette époque, le ruisseau de Kerduel passait sous le Pont-Guennec, appelé encore "Pont-ar-Seaux", et faisait tourner le moulin de Pont-Guennec jusqu'en 1921, avant de traverser une forme d'étang, et de se jeter dans la mer. Un péage était établi pour passer sur ce pont entre les deux communes de Perros et de Louannec.

Lorsqu'on se dirige vers le port, on longe une rangée de maison datées de la moitié du 19ème siècle, qui aboutit au carrefour de la rue Ernest Renan au quartier de la Douane. L'ancienne grève, qui bordait ces propriétés, aujourd'hui remblayée, a donné naissance à l'esplanade de la Douane. La voie ferrée devait traverser ce terre-plein, mais le projet fut refusé. L'esplanade existe toujours et sert de parking en aval des quais, en attendant d'être aménagée comme espace vert et piétonnier...

Après 1900, il est projeté d'établir la ligne de chemin de fer Perros-Lannion dans le cadre de sa jonction avec celle de Guingamp à Paimpol, et d'établir la gare entre la poste et le bassin de chasse. Mais la ligne fut supprimée en 1945.

La place était bordée au début du 20ème siècle par des maisons isolées ou jumelées, à un ou deux étages carrés, annonçant la petite agglomération urbaine. Ces maisons étaient affectées à l'habitation ou au commerce naissant, aux négociants et aux hôteliers et aubergistes. Elles sont la plupart du temps construites en granit et datées pour les plus anciennes du 1er quart du 18ème siècle, en particulier dans les ruelles de Landerval ou de Kervit-Checoq.

Dans le quartier du Linkin, les maison surveillent l'entrée du port à l'extrémité est de la rade. Le magasin des Ponts-et-Chaussées, aujourd'hui transformé en musée, abritait la capitainerie du port et les pompes de refoulement du bassin de chasse.